Des amis viennent de me faire parvenir, par e-mail, ce texte édifiant sur la suffisance et la sidérale sottise de certains de nos blablateurs ! Il me fait joie de vous le donner à partager. Mon siècle a pris des rides, certes, mais il y a des limites à ne pas dépasser de la part des prétendus tenants du progrès et de la modernité ! Adieu Tristan Corbière, Jules Laforgue, Arthur Rimbaud, Lautréamont, Charles Cros et tous ceux que je tiens pour avoir été les pères de la modernité littéraire et de la sensibilité moderne ! Mais le plus grave dans cette déplorable affaire, c’est que les blablateurs d’aujourd’hui jouent en même temps aux donneurs de leçons ! Mesdames et Messieurs, évadez-vous de vos formules creuses et, pour vous remettre les idées d’équerre, je vous invite à dialoguer avec les fleurs sauvages, à écouter la symphonie des volatiles, à tutoyer les nuages.
Prenez connaissance du mail qui suit pour vous forger une opinion !
Si vous lisez la " littérature" que les inspecteurs ou conseillers pédagogiques osent utiliser dans les socles de compétences, vous serez abasourdis par une semblable diarrhée de mots. Molière se moquait déjà de cette logorrhée.
>
Et voila pourquoi nous ne comprenons rien.
Heureusement quelqu'un a traduit.
Il y a vraiment de quoi se délecter en lisant la prose du Conseil Supérieur de l’Éducation Nationale (enfin c'est comme cela qu'ils s'appellent eux-mêmes...).
Jusqu'alors on frisait le ridicule maintenant on le dépasse !
En littérature, par exemple, il s’agira désormais de
« mobiliser en réception et en production les connaissances permettant d’analyser les propriétés d’un élément linguistique et son degré d’acceptabilité ».
En bon français : faire de l'étude de texte.
En langues vivantes, on va
« se familiariser avec des mobilités virtuelles, se préparer à des mobilités physiques et communiquer pour devenir médiateur entre les cultures ».
En bon français : apprendre une langue étrangère.
Mais la médaille revient sans doute à l’éducation physique et sportive. Les élèves devront ainsi apprendre à
« se déplacer de façon autonome, plus longtemps et plus vite dans un milieu aquatique profond standardisé»
En bon français : nager dans une piscine.
et
« coopérer pour s’adapter collectivement à la confrontation adverse et s’exercer au duel médié par une balle dans le but de remporter un match »
En bon français : pratiquer un sport collectif.
Dans Le Malade imaginaire, Molière critique ceux qui enrobent leur incompétence d’un langage jargonnant et qui sont d’autant plus ridicules qu’ils se prennent au sérieux
>
Mais les "enseignants" actuels savent-ils encore qui fut Molière ?